LE VIAUR : les rapaces.


Texte : Armand ZICOLA, illustrations : Nicole ZICOLA.

Savez-vous que
- lorsque vous êtes sur votre tracteur au milieu d’un champ en train de travailler,
- lorsque vous êtes le long d’un chemin en train de vous promener,
- lorsque vous êtes au bord d’un pré en train de pique niquer,
- lorsque vous êtes sur la rive d’un cours d’eau en train de pêcher,

vous êtes regardés, vus, observés, examinés, perçus, découverts, remarqués, étudiés, épiés.

Soyons un peu hitchcockien, soulevons un coin du voile, un coin seulement, pardon … un coin de la volière et à notre tour regardons :

La buse variable

Description
: Son plumage est variable, allant du blanc au brun le plus sombre. Le plumage le plus courant montre un dessus brun sombre assez uniforme, et un dessous plus ou moins sombre, tacheté et barré de blanc crème à roux. L’intérieur des ailes est assez clair. La queue de la buse variable est toujours rayée.
C’est un rapace de taille moyenne. En vol plané, la buse porte les ailes légèrement relevées, dessinant un V très étalé.

Fiche signalétique :
Longueur : 52 à 54 centimètres
Envergure : 115 à 140 centimètres
Poids : 517 à 1060 grammes pour un mâle, 700 à 1350 grammes pour une femelle.

Habitat :
La buse variable préfère des paysages variés avec des petits bois, des prairies, des champs et des friches. Elle évite les lieux n’offrant pas assez de postes d’observation.

Régime alimentaire :
Contrairement aux accusations dont elle est victime la buse ne se nourrit pas de petits gibiers ou de petites volailles mais de petits rongeurs qui composent 80 % de son régime. D’ailleurs les espagnols l’appellent « tueur de rat » et les allemands « buse des souris ». Son menu est donc surtout composé de campagnols avec quelques taupes ainsi que des insectes, des reptiles.

 

Comportement :
Rapace lymphatique. La buse chasse à l’affût soit en étant perchée sur un arbre, un piquet, un poteau ou une botte de paille soit en s’élevant poussée par les courants chauds et en décrivant de larges cercles ce qui lui permet également de marquer son territoire.

Voix :
Miaulement plaintif, aigu : hièèh, souvent étiré ; aussi un bref croassement.

Reproduction :
Le nid est construit sur un grand arbre en bordure de la forêt tant par la femelle que par le mâle. La ponte a lieu en avril, 2 à 4 œufs qui sont couvés par les deux parents pendant 33 à 38 jours. Les deux parents nourrissent les petits qui restent au nid entre 50 et 55 jours. Le couple semble fidèle pour la vie.

Migration :
La buse est sédentaire.

Statut :

La buse est un animal protégé.

Le faucon pélerin

Description :

Ses ailes sont longues et pointues. Sa queue est relativement longue et serrée. Son corps est puissant et fuselé. Sa poitrine est large. Son dos est gris ardoisé, sa poitrine blanche. Il a une grosse tête ronde à calotte noirâtre avec deux grosses moustaches noires. La femelle est plus foncée que le mâle.

Fiche signalétique :
Longueur : 38 à 50 centimètres
Envergure : 83 à 113 centimètres
Poids : 580 à 635 grammes pour le mâle et 925 à 1000 grammes pour la femelle.

Habitat :
Afin de chasser et pour nicher, le faucon pèlerin prise les espaces ouverts tels que les landes, les plateaux de moyennes montagnes et les falaises. En ville, il niche dans les tours et les clochers.

Régime alimentaire :
Le faucon pèlerin se nourrit presque exclusivement d’oiseaux. La quasi-totalité de ses prises sont capturées en vol. Il attrape des pigeons, des vanneaux, des geais, des corneilles, des choucas, des merles, des grives, des étourneaux.

Comportement :
Il passe de longues heures, perché sur un promontoire à guetter ses proies. Quand il en a repéré une, il s’envole dans la direction opposée à celle-ci, s’élève dans les airs puis pique sur elle à une vitesse pouvant atteindre 300 Km/h. Juste avant de toucher sa proie il freine en entrouvrant ses ailes Cela produit un bruit comme un coup de fouet qui peut s’entendre de très loin. La proie est percutée sur le dos par les serres ouvertes au dernier moment, elle est tuée par le choc dû à l’impact. Mais une fois sur deux le faucon rate sa cible.

Voix :
Nombreux cris à la saison des nids : kyick bref, kèkèkèk aigu et caquetant, graè-graè-graè stridents et rauques, guu-guu mélodieux, etc…

Reproduction :
À même le sol, sur le méplat d’une falaise protégé par un surplomb, la femelle pond début Mars 3 ou 4 œufs qui sont couvés durant un mois. Le mâle participe un peu à ce travail. Après l’éclosion c’est lui qui nourrit les petits, la femelle répartit la nourriture. Les jeunes restent à l’aire entre 42 et 48 jours puis commence l’apprentissage du vol et de l’autonomie qui durent entre 6 et 8 semaines. Les jeunes quittent l’aire à la mi-Juillet.

Migration :
Quasiment sédentaire.

Statut :
Espèce protégée. A failli disparaître dans les années 1960-1970.

Le faucon crécerelle
Description :

Le faucon crécerelle est de taille moyenne, il possède une longue queue et de longues ailes assez étroites à la base avec le bout un peu arrondi. Il patrouille souvent la queue abaissée, étalée en éventail. Le mâle a le dessus du dos et la moitié des ailes rousses tachetées de noir, la tête et la queue grise. Le dessous de son corps est roussâtre avec des points noirs. La femelle a le dessous de son corps roux sombre barré et la queue rayée, légèrement barrée.

Fiche signalétique :
Longueur : 31 à 38 centimètres
Envergure : 69 à 82 centimètres
Poids : 136 à 225 grammes pour le mâle et 170 à 270 grammes pour la femelle.

Habitat :
Le faucon crécerelle habite là où se trouve sa nourriture c'est-à-dire là où vivent les campagnols. Il vit dans des régions cultivées ou peu boisées, dans des landes ou en ville.

Régime alimentaire :
Les campagnols des champs composent jusqu’à 94 % de son menu d’autres petits mammifères ou de petits oiseaux (alouettes, fringilles, moineaux) ainsi que des coléoptères et des reptiles. En ville, il se nourrit surtout de moineaux.

Comportement :
Sa spécialité : c’est le vol stationnaire. Il chasse en volant sur place entre 10 et 40 mètres de hauteur, ses ailes battent rapidement ou frémissent légèrement selon le vent. Sa queue est largement étalée. Le faucon crécerelle peut rester ainsi plusieurs minutes. Ce vol sur place est appelé vol « en Saint-Esprit ». Pendant ce vol, le rapace guette sa proie mais il pratique aussi l’affût depuis un piquet ou un poteau.

Voix :
Séries de kikiki aigus et répétés, vriii plus musicaux. D’habitude silencieux hors de la saison des nids.

Reproduction :
La femelle pond entre mi-Avril et début Mai 3 à 6 œufs qu’elle couve durant 27 à 29 jours. Les petits restent au nid pendant 27 à 32 jours. Ils sont nourris par les deux parents.

Migration :
Dans le sud-ouest, le faucon crécerelle est sédentaire.

Statut :
Espèce protégée.

Le milan royal

Description :

La taille du milan royal est moyenne. Ses ailes sont longues. Sa queue longue et échancrée est caractéristique. Adulte sa tête est blanchâtre striée, dessus brun rouge, dessous roux rayé de brun. Les ailes sont tricolores dessus. Sous l’aile, il a une grande tache blanche. Sa queue est d’un roux orangé pâle, vaguement barrée avec des points sombres. Son vol est élégant, léger, agile avec de profonds battements souples. Il plane également sans effort.

Fiche signalétique :
Longueur : 50 à 66 centimètres
Envergure : 140 à 170 centimètres
Poids : 800 à 1100 grammes.

Habitat :
Le milan royal aime particulièrement les paysages de collines avec des forêts, des bois, des bosquets, des champs et des prairies, il aime aussi les rivières possédant des rives boisées et les lacs.

Régime alimentaire :
Il est très varié. Dans son menu, la part des petits mammifères varie de 13 à 68 %, celle des oiseaux varie entre 22 et 82 % ; celle des poissons va de 4 à 42 %. A l’occasion peut très bien se nourrir d’une poule et il ne dédaigne pas un geai, une corneille ou une pie. Il lui arrive aussi de jouer les charognards.

Comportement :
Le milan royal est un excellant voilier, sa queue est en constante recherche d’appui. Il bat l’air de grands mouvements forts et très accentués tout en faisant preuve de souplesse et de fluidité. Il peut également rester perché sur une branche durant des heures. Pour prendre de l’altitude, il utilise les courants chauds en décrivant de larges cercles.

 

 

Voix :
Cri montant et descendant hi-hi-hi-hièh, sifflement pi-oui-oui-ou miaulement doux.

Reproduction :
Le mâle trouve les matériaux nécessaires à l’édification du nid, la femelle le bâtit. La femelle pond 3 œufs de la fin Mars au début du mois de Mai.. Elle couve quasiment seule durant une trentaine de jours. Les jeunes sont nourrit par les deux parents, ils restent au nid pendant 45 à 60 jours mais ils ne quittent pas leur famille sitôt leur autonomie assurée.

Migration :
Le milan royal ne migre qui si l’hiver est rude. Le plus souvent, il se déplace en fonction de la nourriture qu’il peut trouver ici ou là.

Statut :
Profite pleinement de la protection des rapaces de 1972.

Sources :

- Rapaces de France, Pierre Darmangeat, Artémis Editions.
- Guide des oiseaux de France et d’Europe, R. Peterson, G. Mountfort, P.A.D. Hollom, P. Géroudet, Delachaux et Niestlé.
- Le guide ornitho, Killian Mullarney, Lars Svensson, Dan Zetterström, Peter J. Grant, Delachaux et Niestlé.
- Les oiseaux du département du Tarn, Ligue de la Protection des Oiseaux du Tarn.
- L’Oiseau Magazine, numéros : 56,60 et 67.
- La Hulotte, numéros : 6, 20, 25, 26, 27, 30, 33, 34, 38, 40, 42, 43, 45, 46, 47, 63.

L'observatoire des oiseaux :

Pour mieux observer les oiseaux, notamment les faucons pélerins, l'association Viaur-Vivant avec la collaboration de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) du Tarn a édifié dans les gorges de Flauzins (rive gauche sur le GR, commune de Jouqueviel) un observatoire des oiseaux doté de plaques signalétiques.