Ces textes ont paru dans les bulletins de Viaur-Vivant édités, deux fois par an, depuis la fondation de l'association. | |||
2014, année Jaurès.
Grande
exposition avec les Archives nationales, film, livres, flamme de la paix, etc.
: la Fondation Jean Jaurès met en œuvre partout en France et tout au long de
l'année 2014 de nombreuses initiatives pour commémorer le centenaire de
l'assassinat de Jean Jaurès. L’association Viaur-Vivant s’associe à cet
hommage, car si Jean Jaurès est avant tout un homme dont la stature dépasse de
loin le cadre local de notre action, il est aussi enraciné dans les terres
tarnaises. Bien sûr, par sa naissance à Castres, sa résidence à Bessoulet et par son parcours politique à Carmaux mais
aussi, nous tâcherons de le montrer, par son inscription, moins connue mais
bien réelle, dans le monde rural du Ségala tarnais, qu’il représente en tant que
député de la circonscription de Carmaux qui comprend des cantons ruraux dont
celui de Pampelonne, riverain du Viaur. |
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1885, Jean Jaurès député du Tarn Jean Jaurès entame sa carrière politique, à l’âge de 26 ans (benjamin de la Chambre ) comme député républicain du Tarn par 48 067 voix sur 93 932 suffrages exprimés (au scrutin de liste). Il réside à Toulouse mais a enseigné au lycée Lapérouse d’Albi (1881-82) avant de rejoindre la faculté de Toulouse dont il deviendra conseiller municipal puis adjoint au maire (1890-1893). Sa carrière de député tarnais s’interrompt en 1889 puisqu’il est battu aux législatives (scrutin majoritaire) dans la circonscription de Castres, sa ville natale, où il s’est présenté comme républicain. 1893, Jean Jaurès député des mineurs de Carmaux. Aux
élections législatives de 1889, Carmaux a voté
pour Jérôme-Ludovic-Marie de Solages (« le marquis »)
qui emporte le siège de député (1228 voix) contre
le candidat républicain Esquilat (886 voix), notaire à
Pampelonne. Carmaux n’est pas, comme le marquis, royaliste ; ce
dernier n’a donc pas mis en avant ses convictions politiques mais
la défense des intérêts économiques de la
région (il est président du Conseil
d’administration des Mines ...) dans un contexte de crise (fort
chômage). Mais,
en mai 1892, aux élections municipales, une liste
ouvrière de mineurs et verriers, conduite par Jean-Baptiste
Calvignac l’emporte largement (65,6% des inscrits). Elu la
même année conseiller d’arrondissement, contre le Dr
Cabot, représentant du Marquis de Solages, Jean-Baptiste
Calvignac est renvoyé de la mine sous prétexte
d’absentéisme à cause de ses fonctions. Ce
licenciement provoque une grève générale des
mineurs. Elle dure trois mois et prend une dimension nationale de
défense du suffrage universel (Jean Jaurès soutient leur cause dans la Dépêche de Toulouse où il écrit régulièrement depuis 1887). Elle
aboutit à la démission du Marquis de Solages de son poste
de député et ouvre ainsi, en janvier 1893, une
élection partielle à laquelle, Jean Jaurès se
présente, à l’appel des mineurs de Carmaux
(après beaucoup d’hésitations car Jaurès
pour eux est un « bourgeois »). Par leurs voix, ils assurent son élection dans la circonscription car dans tous les cantons ruraux : Monestiès, Pampelonne, Valdériès et Valence d’Albi, il n’a pas atteint la majorité. Aux élections générales (en août) il y parvient à Pampelonne et Valdériès. 1898 : une bataille perdue.
1902-1914 : l’enracinement Sans
les voix des ruraux, si le soutien des mineurs n’est pas massif,
Jean Jaurès reste dans une situation incertaine, ce qui explique
l’intensité des luttes électorales dans sa
circonscription. Aux législatives suivantes
(1902,1906,1910,1914) l’appui des campagnes (et bien sûr celui des mineurs) fait définitivement de Jaurès l’emblématique député de Carmaux.
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