Cette page ne présente que les généralités sur les moulins, pour des informations plus complètes consulter : "Moulins et meuniers au fil du Viaur" de Claude Bernard (voir son site) |
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Les meuniers : des dynasties Sans le meunier, pas de pain, on comprend donc qu'il soit un personnage central dans la société rurale traditionnelle. L'importance de la fonction est telle qu'elle a fourni de nombreux noms de famille : Molinier, Mouly, Mounier, Moulin... A l'origine les moulins et les fours appartenaient aux nobles, donc les paysans devaient payer redevances pour en user. Les seigneurs avaient abandonné ce privilège la plupart du temps bien avant la Révolution à des meuniers, guère plus appréciés semble t'-il que les nobles et tentés comme eux, de fonder des dynasties. Accusés d'être riches et puissants les meuniers ont le plus souvent mauvaise réputation, ce qui ne les empêche nullement d'exercer leur métier de père en fils. Une généalogie fournie par le spécialiste des familles du Viaur, Jean-Louis Déga (par ailleurs auteur d'un ouvrage sur Balzac et collaborateur de ce guide) ainsi que les ressources des archives départementales du Tarn en fournissent maints exemples. Prenons d'abord le cas de Lagarde Viaur. Quand, à la Révolution, l'on recense les moulins, le meunier du lieu, Blaise LITTRE, est amené, comme tous les autres membres de sa profession à justifier sa propriété. Il cherche d'abord à prouver que son moulin est indispensable : « S'il n 'existait pas, sa construction serait instamment sollicitée et vivement provoquée, les hameaux, villages et bourgs qui l'environnent (environ 600 personnes) étant très éloignés des autres moulins situés sur la rivière du Viaur et les chemins pour y parvenir étant d'ailleurs impraticables. (12 germinal an 11, soit avril 1803) ». Puis, il indique que le moulin était, en 1644, la propriété de François Dumaine, vicomte de Montirat et baron de Lagarde et enfin qu'il appartint ensuite à un sieur Marsenal, conseiller au Parlement de Toulouse. Ce n'est qu'en 1743, que le premier meunier de la famille LITTRE, lui aussi prénommé Blaise et grand père du premier cité, s'installe. Par la suite, trois Blaise LITTRE occupent le moulin pendant tout le dix-huitième siècle ; pas étonnant que ce moulin devienne "le moulin de Blaise" Si au dix-neuvième siècle, la famille quitte les lieux elle n'abandonne pas la profession et l'on retrouve les LITTRE au moulin de Lengourp (commune de Jouqueviel ) où l'un deux, hélas se noie (Calixte Littre, en 1905) puis enfin à celui du Port de la Besse . |
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Du vertical à l'horizontal Le moulin à eau est antérieur à l'ère chrétienne. Les romains utilisaient un modèle à roues hydrauliques verticales actionnant, par l'intermédiaire d'un axe horizontal, une roue à chevilles qui elle fait tourner la meule (photo : celle du moulin de la Calquière) à l'aide d'une lanterne. A ce modèle qui peut fonctionner au « fil du courant » et sans constructions annexes particulières, s'ajoutent plus tard les moulins à roues hydrauliques horizontales. Elles sont situées dans des cuves maçonnées qui reçoivent l'eau par un canal de dérivation. |
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Et du circulaire à l'alternatif Ce type de moulin a un gros avantage : il peut fonctionner toute l'année, car même en période d'étiage, le canal de dérivation est alimenté par une chaussée (en photo celle de Laguépie) qui en barrant la rivière stocke suffisamment d'eau. Le perfectionnement technique qui permet aux moulins de transformer un mouvement circulaire, celui des axes comme celui des meules, en un mouvement alternatif est l'arbre à cames qui apparait au Xl ème siècle. Frappés ou soulevés par les cames disposées sur l'axe horizontal, les maillets ou les marteaux s'abaissent ou se relèvent pour fouler les étoffes ou encore forger le fer. |
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