Qu'est-ce que la continuité écologique ? |
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. Des oppositions
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Quels sont leurs arguments contre la destruction ? Elles mettent en avant d'abord les avantages économiques et sociaux des « seuils » : potentiel de petite hydraulique (cas de la Vicasse, de Pont de Cirou), valeur touristique (cas de Lagarde Viaur,dela Vicasse) et patrimoniale des chaussées et des moulins. Ensuite, pour elles, le rôle écologique de ces seuils de faible hauteur n'est pas néfaste : les retenues sont favorables à certaines espèces (carpes, tanches, « poissons blancs ») et contribuent à une diversification du milieu, elles ne bloquent que d'une manière négligeable le transport des sédiments, elles régulent les petites crues et modèrent les étiages, elles bloquent rarement les poissons migrateurs, elles ralentissent la circulation des pollutions. En conclusion, pour elles, le coût des destructions est bien supérieur aux avantages qu'elles apporteraient (elles les jugent hypothétiques) à la rivière. Enfin, elles contestent le caractère scientifique de la notion de continuité écologique. Pour voir le principal site d'opposition : http://continuite-ecologique.fr/opposition-suppression-des-seuils/ |
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Dernier moulin sur le Viaur avant le barrage de Thuriès : le moulin de Bonduy est un cas exemplaire qui peut "faire école".
Les études, confiées au bureau NALDEO (coût 111 675,56 €), réalisées par le Syndicat Mixte du Bassin Versant du Viaur (SMBVV) proposent soit des aménagements, soit "l'effacement" (le terme destruction semble ne pas pouvoir être utilisé par l'administration, pourtant il est parfaitement adapté) de la chaussée pour permettre la remontée des poissons migrateurs. L'effacement (subventionné à 80 %) est estimé à 29 211 € et resterait à charge au propriétaire 5842 €. Une étude géotechnique sur le pont qui est en amont à 430 mètres ne semble pas être prise en compte dans ce coût. L'aménagement d'une passe à poissons (passe de 9 bassins) coûterait 194 617 € et resterait au propriétaire à régler entre 58 385 € (si subventionné à 70%) et 177 090 € (si subvention de 10 %). L'alternative financière laissée au propriétaire est assez claire : il ne peut de ce point de vue que choisir "l'effacement" de sa chaussée. Mais il se trouve que le moulin de Bonduy est dans la famille du propriétaire depuis le XVII ème siècle et qu'il ne tient pas à détruire ce patrimoine. On peut le comprendre, même si l'on est favorable à la remontée des poissons migrateurs. Tous les autres moulins : sur le VIAUR , Tourène (Pampelonne) - La Roque (Lespinassole/Crespin) - Pont de Cirou (Mirandol)- La Calquière et Le Port de la Besse (Mirandol) - La Souleyrie et La Vicasse (Bor-et-Bar) - Lagarde-Viaur et La Granilié (Montirat) - Les Arènes (Laguépie) - Seuil de Saint-Martin (Saint- Martin de Laguépie), sur le Lézert le moulin de la Galié (Naucelle) sont dans la même situation de choix cornélien. On comprend d'autant mieux le propriétaire du moulin de Bonduy que sa chaussée se trouve à l'aval immédiat (1700 mètres) du barrage de Thuriès qui lui ... n'est pas concerné par la loi (le classement en catégorie 2 du Viaur s'arrête aux pieds du barrage). Les calculs sont simples : en gros environ 1000 € le mètre la remontée de poissons ...vers un obstacle infranchissable (de fait, un peu plus, si l'on y ajoute le denier du contribuable et les frais géotechniques non estimés). Ajoutons que toutes les autres chaussées sont déjà équipées de passes à poissons, construites au passage de l'an 2000 (coût, sans les études : 457 347 € réglés par les contribuables) pour se conformer à la loi précédente. Avec de tels équipements, on pourrait donc légitimement penser que les poissons peuvent passer les chaussées de moulins et qu'elles ne sont pas pour eux des obstacles et donc que la loi sur la continuité écologique est déjà respectée. Qu'en est-il exactement du passage des poissons aux chaussées de moulins ? |